D'après Jakob Nielsen, “Usability rules the web. Simply stated, if the customer can’t find a product, then he or she will not buy it.” Mais alors comment optimiser l'utilisabilité et l'expérience utilisateur sur les interfaces ? En 1994, Jakob Nielsen, précurseur dans le domaine de l'UX Design (User eXperience), rédige un article regroupant 10 principes théoriques dont l'objectif est d’améliorer l'expérience utilisateur sur les interfaces numériques. Découvrons-les ensemble !
1. Visibilité de l’état du système
2. Correspondance entre le système et le monde réel
3. Contrôle et liberté de l’utilisateur
4. Cohérence et normes
5. Prévention des erreurs
6. Reconnaissance plutôt que rappel
7. Flexibilité et efficacité d’utilisation
8. Design esthétique et minimaliste
9. Reconnaissance, diagnostic et réparation des erreurs
10. Aide et documentation
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Visibilité de l'état du système
Ce premier principe d’UX Design explique que l’interface doit pouvoir tenir l’utilisateur informé de ce qu’il se passe, grâce à un retour d’information, dans un délai raisonnable. Ainsi, lorsque l’utilisateur est tenu au courant de l’état du système actuel, il apprend du résultat de ses interactions précédentes, et est capable de déterminer les étapes suivantes à effectuer.
De cet apprentissage, l’utilisateur prend confiance dans le service mais aussi dans la marque. Pour cela, l’interface doit avertir l’utilisateur à chaque fois qu’une action entraîne des conséquences pour lui avant de l’entreprendre. Cet avertissement doit se faire dans le délai le plus court possible.
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Correspondance entre le système et le monde réel
Dans le but d’être compréhensible par tous les utilisateurs de l’interface, le design doit utiliser des phrases et des concepts familiers à tout utilisateur : ceux du monde réel. En suivant les conventions du monde réel, on obtient un langage et des concepts logiques et naturels pour tous les utilisateurs. L’utilisation de ces conventions doit affecter :
- Le langage utilisé
- L’ordre
- La structure
- La signalétique
- Les icones
- Les images
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Contrôle et liberté de l'utilisateur
Ce troisième élément fait référence à la possibilité de retour en arrière, d’annuler une action ou de se retirer d’un processus si l’utilisateur change d’avis ou fait une erreur. Ce libre arbitre permet aux utilisateurs de conserver le contrôle de l’interface et de l’expérience et ainsi éviter de rester coincé à une étape du processus. Cela peut entraîner de la frustration et une mauvaise expérience utilisateur sur les interfaces.
Pour satisfaire ce critère d’UX Design, l’interface doit afficher de manière facilement identifiable un moyen de quitter ou annuler l’interaction en cours. L’interface peut par exemple intégrer des boutons « Annuler » ou « Rétablir ».
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Cohérence et normes
D’après la loi de Jakob, les utilisateurs s’attendent à ce que toutes les interfaces fonctionnent de la même manière. Il est donc nécessaire que l’interface soit cohérente avec les autres produits numériques, afin de ne pas augmenter la charge cognitive et la quantité de puissance de traitement mentale nécessaire pour son utilisation. Ainsi, on favorise une bonne expérience utilisateur sur les interfaces.
Tout cela dans le but de maintenir une cohérence externe avec les conventions établies de l’industrie. Cette cohérence et ces normes doivent également rester consistantes en interne, c’est-à-dire sur la totalité du service.
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Prévention des erreurs
Dans les erreurs, on considère deux types d’erreur où la différence se trouve dans l’intention de l’action de l’utilisateur :
- Les dérapages, cela signifie que l’action finale n’est pas ce qui était prévu, il y a une erreur dans le processus de l’action. En d’autres termes, c’est lorsque l’utilisateur choisit une bonne méthode pour atteindre son objectif mais dans l’exécution de cette méthode, une erreur arrive.
- Les fautes, c’est-à-dire lorsque l’intention de l’utilisateur est inappropriée par rapport à l’action qu’il souhaite mener. Autrement dit, c’est lorsque l’utilisateur choisit la mauvaise méthode pour atteindre son objectif.
Pour cela, l’interface doit en permanence laisser la possibilité à l’utilisateur d’annuler ou/et de revenir en arrière. Avant d’entamer une action ou un processus irréversible ou non, l’interface doit avertir l’utilisateur.
Elle est tenue d’imposer des contraintes à ce dernier pour ne pas qu’il dévie dans l’utilisation du service ou bien dans sa recherche d’information. De manière imagée, ces contraintes utiles doivent être comme les glissières de sécurité empêchant les conducteurs de sortir de la route. De plus, il est nécessaire d’implanter des valeurs par défaut cohérentes dans l’interface.
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Reconnaissance plutôt que rappel
Afin d’optimiser l’apprentissage de l’interface par l’utilisateur et réduire la charge cognitive requise, il est préférable de l’aider afin qu’il n’ait pas besoin de faire appel à sa mémoire pour se rappeler d’une information, lorsqu’il passe d’une interface à une autre. L’objectif étant d’éviter les retours en arrière et ainsi améliorer l’expérience utilisateur sur les interfaces.
Cela peut se traduire par la réduction des informations dont l’utilisateur a besoin de se souvenir d’une interface à l’autre. Si l’information doit être retenue obligatoirement, une aide contextuelle peut être la bienvenue pour stimuler la mémoire de l’utilisateur ou lui donner des indications.
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Flexibilité et efficacité d'utilisation
Cet élément de référence en UX Design implique à l’interface de proposer plusieurs manières d’utilisation possibles pour un seul et même résultat. Ainsi, ces différentes manières d’utilisation permettent de s’adapter à plusieurs profils différents d’utilisateurs et notamment pour les plus expérimentés.
Ceux-ci ayant pris confiance en l’utilisation du service, ils seront capables de choisir le raccourci qu’ils préfèrent pour optimiser l’expérience utilisateur sur les interfaces. Cependant, ces raccourcis se doivent d’être dissimulés à l’utilisateur inexpérimenté afin que celui-ci ne soit pas perdu dans le processus et toujours guidé pas à pas dans son apprentissage d’utilisation. Dans cet objectif, l’interface se doit donc d’intégrer des raccourcis, d’offrir et de laisser la possibilité à l’utilisateur de personnaliser son expérience.
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Design et esthétique minimaliste
Cela signifie que les interfaces ne doivent pas contenir d’informations non pertinentes, ou peu nécessaires. D’autant plus que les informations se font concurrence entre elles pour la possible visibilité par l’utilisateur. Cette concurrence implique aussi la diminution de l’attention, et donc de la visibilité par l’utilisateur. Néanmoins, cela n’implique pas que l’interface soit conçue sans design, sans mise en forme ou bien sans indication sur la possibilité de cliquer sur un élément.
Pour éviter une surabondance d’informations inutiles, l’interface doit éviter au maximum les distractions possibles pour les utilisateurs. Elle se doit de prioriser le contenu important pour le service, c’est-à-dire les informations utiles et les fonctionnalités. Dans le but de prioriser ces informations et ces contenus, l’interface a plusieurs possibilités, tout en gardant un visuel équilibré :
- faire varier l’échelle,
- organiser une hiérarchie visuelle,
- augmenter le contraste,
- mettre en couleur
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Reconnaissance, diagnostic et réparation des erreurs
Aidez les utilisateurs à reconnaître, diagnostiquer et corriger les erreurs. Pour cela, les messages d’erreur doivent être en langage clair pour qu’ils demeurent compréhensibles par l’utilisateur moyen. Le mieux est d’éviter d’afficher un code d’erreur.
Il est également préférable d’éviter au maximum le jargon technique. Ce message doit indiquer l’origine du problème de manière précise, proposer une solution ou un autre moyen d’atteindre le même objectif voulu au départ. La solution proposée doit apparaître à l’utilisateur comme un raccourci pour résoudre l’erreur.
Les messages d’erreur doivent également pouvoir être identifiés comme tels. C’est-à-dire qu’ils doivent avoir un traitement visuel pour identifier des erreurs différentes, et être conformes aux normes, à savoir que leur traitement visuel doit contenir du texte en gras et/ou du rouge.
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Aide et documentation
L’idéal est que le service n’ait pas besoin d’explications supplémentaires à fournir, que l’utilisation soit fluide pour l’utilisateur. Cependant, l’interface nécessite parfois une documentation.
Le mieux pour cette documentation est qu’elle apparaisse dans le contexte dans lequel l’utilisateur en a besoin. Si cela n’est pas possible, la documentation doit être facile à trouver et simple de s’y retrouver, en procédant par exemple étape par étape, ou bien en y injectant une structure.
Vous avez désormais toutes les clés en main pour concevoir des interfaces permettant une expérience utilisateur optimale sur les interfaces. Attention néanmoins, ces 10 principes de Jakob Nielsen sont des règles générales et non pas des directives d’utilisation scientifiques.
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N’hésitez pas non plus à commenter les principes que vous utilisez déjà sans le savoir ! Si vous souhaitez en savoir plus sur l’UX Design, vous pouvez aller voir le site internet de Donald Norman et Jakob Nielsen.