LE CONTACT TRACING,
CE N’EST PAS QU’EN FRANCE !
En février et mars 2020, la Chine, la Corée du Sud et Taïwan qui ont subi l’épidémie avant l’Europe, prennent la décision d’utiliser des outils numériques axés sur l’utilisation des données des smartphones. Ils mettent alors en place des applications mobiles de recherche de contacts comme complément aux mesures sanitaires. Les gouvernements de plusieurs pays européens tels que la France, le Portugal, l’Espagne, l’Italie ou encore la Finlande vont alors opter pour la même solution afin de surveiller la pandémie dans un premier temps, et tenter d’y mettre fin dans un second temps. Seulement 8 pays européens sur 27 n’ont pas adopté ce projet de contact tracing. Toutefois, soucieux du respect du droit à la protection des données personnelles et de la vie privée, le gouvernement français a choisi d’élaborer son application sur la base du protcole ROBERT. Sur ce même modèle, Singapour a développé le protocole BlueTrace pour son application Trace Together, mise à disposition le 20 mars 2020, suivie de l’Australie et Hongkong.


DES MESURES PLUS DRASTIQUES
Certains pays comme la Russie et la Corée du Sud vont au-delà en mettant en place des solutions bien plus intrusives et qui ne demandent pas le consentement des individus. Le dispositif mobile chinois de tracing des cas contacts consiste par exemple en une plateforme alimentée par des données fournies par diverses organisations sans le consentement des citoyens (données de vidéosurveillance, données bancaires, etc.). Des équipements très intrusifs de reconnaissance faciale ont été installés dans les espaces publics en Chine, en Corée du Sud, ou encore en Russie…
ET POURTANT, IL EXISTE D’AUTRES SOLUTIONS

En opposition à ce système, Google et Apple ont développé Exposure Notification, une solution de contact tracing décentralisée, basée sur le protocole DP-3T. Exposure Notification est en réalité une interface de programmation (API) contenant des fonctionnalités prédéfinies qui ont la capacité de s’intégrer dans les différentes applications nationales. Ce n’est donc pas une application à part entière comme TousAntiCovid. Ici, les identifiants des personnes positives sont envoyés par le serveur directement sur les smartphones des cas contacts. Le serveur n’a donc pas accès à l’historique des expositions, contrairement au protocole ROBERT. L’Allemagne a opté pour cette solution en la mettant à disposition de la population le 26 avril 2020, suivie de près par l’Irlande et l’Italie. Le Royaume-Uni qui avait développé une application basée sur un système centralisé similaire à la France a finalement retourné sa veste pour se diriger vers la technologie Apple-Google. La majorité des pays du monde a ainsi choisi d’adopter cette solution, par sa simplicité et sa sécurité, à l’exception de la France et la Hongrie dans l’Union Européenne.
Bien que les solutions “centralisée” et “décentralisée” permettent un niveau de protection des données similaire, la technologie Apple-Google préserve tout de même mieux les données puisque les données restent stockées dans le téléphone.
La sécurité du protocole centralisé ROBERT a fait l’objet de davantage de critiques que la sécurité du protocole décentralisé DP-3T.
Si le gouvernement français avait opté pour le protocole décentralisé, la controverse aurait-elle été autrement ?